
« …Par la suite, j’ai effectué des remplacements dans différents cabinets libéraux où j’ai pu me former à la gestion administrative et informatique mais également à la prise en charge de personnes en précarité. J’ai par ailleurs travaillé en réseau pour mettre en place un protocole d’accueil de victimes de violences sexuelles et d’un annuaire de personnes référentes. Cependant, je ne me sentais pas accomplie pleinement, frustrée par le manque de temps, le volume administratif et le rapport financier qui laissaient malheureusement de nombreux patients devant la porte des cabinets. Je voulais soigner et aider tous ceux qui en avaient besoin et pas forcément les moyens.
C’est pourquoi je me suis orientée vers les services de PMI qui alliaient gynécologie et précarité. J’ai postulé au Conseil Général en février 2016 pour commencer comme vacataire en avril et à présent j’occupe les fonctions de médecin au sein de la protection maternelle et de la planification familiale depuis maintenant 10 mois. Les consultations mises en place et la demande devenant importante et croissante, j’ai donc été contractualisée en septembre 2016. J’y exerce les missions de soins comme les suivis de grossesse, les suivis gynécologiques, la réalisation de frottis, la délivrance de contraception, la réalisation d’interventions volontaires de grossesse médicamenteuses mais surtout les missions de prévention des violences, des mutilations sexuelles, mariages forcés, des IST, des grossesses non désirées, d’intervention au sein des collèges et lycée en collaboration avec les infirmières scolaires, auxiliaires de puériculture et conseillères conjugales, des missions d’information sur la contraception, sexualité, infections sexuellement transmissibles et interruption volontaire de grossesse entre autres.
Afin d’actualiser et parfaire mes connaissances, je prépare depuis septembre le Diplôme inter universitaire de formation complémentaire en gynécologie et obstétrique de Paris VI. Le stage hospitalier obligatoire pour la validation de ce DIU m’a permis de développer un réseau et de permettre la réalisation des IVG médicamenteuses dans les centres de PMI où j’exerce en collaboration avec l’hôpital.
Par ailleurs, par le biais de mes nombreux travaux sur les violences sexuelles, j’ai pu participer à des communications orales sur le thème de celles-ci dans plusieurs évènements et prochainement au congrès des jeunes chercheurs de Toulouse et au congrès national de Médecine générale qui se déroulera fin mars au Palais des Congrès de Paris.
En plus de mon activité professionnelle, j’ai repris tout récemment un rôle associatif auprès d’associations nationales, la première oeuvrant contre les violences sexuelles et la 2e luttant activement contre les mutilations sexuelles et mariages forcés. J’ai aussi repris une activité sportive notamment avec des cours de danse qui promeuvent le corps, l’identité et l’expression de la femme dans son intégrité.
Dans un futur proche, je souhaiterai devenir experte dans mon domaine qui est les violences sexuelles comme vous avez pu le constater avec mon parcours professionnel. Les violences sexuelles sont un réel problème de santé publique tant par les statistiques que sur les impacts importants sur la population dont je vais consacrer mon mémoire de DIU. De plus, c’est un sujet actuel notamment avec l’adoption la semaine dernière par le Parlement du doublement des délais de prescription pénale et qui fait donc passer le délai pour les viols commis chez les personnes majeures à 20 ans au lieu de 10 ans auparavant. Actuel aussi grâce à l’annonce du 5e plan interministériel de mobilisation et de lutte contre les violences faites aux femmes par la ministre Laurence Rossignol.
Par ailleurs, j’aimerai aussi enrichir mon expérience professionnelle avec de nouveaux projets comme participer à la formation des futurs professionnels sur le dépistage et la prise en charge des violences en étant maître de stage, en continuant à promouvoir l’accès aux différents types de contraception et à l’IVG au sein de campagnes scolaires et en assurant bénévolement des consultations de planification familiale dans le monde associatif.
J’envisage à moyen terme également des missions d’encadrement dans une petite équipe afin de pouvoir ancrer mes projets.
Ce travail en PMI correspond pleinement à mes attentes, tant par le contenu médical que par l’accueil d’un public varié où je soigne parfois avec une ordonnance mais le plus souvent par ma simple présence.
Ce poste correspond à ma vision de la médecine actuelle faire le maximum avec le peu qu’on a en respectant et en assurant une égalité de soins pour chacun et c’est pour cela que je souhaite être lauréate de ce concours…. »
Ca, c’était un extrait de ce que j’ai dit vendredi dernier quand on m’a demandé de raconter mon parcours pro et ma motivation pour faire ce que je fais comme boulot!
Alors j’peux vous l’annoncer…le concours je l’ai réussi, ça y je suis médecin territorial et avec un sacré 19/20 en plus, j’ai droit à mes tickets resto!
Ce concours, je ne l’ai pas fait pour moi en fait, je l’ai fait pour Mme D, Mme B, Mme A, Mme T et puis toutes les autres qui me feront un câlin lundi quand je leur dirai que nan je ne m’en irai pas!
Félicitations, go girl 💪💪💪